/OVERTIME/ JEAN-VICTOR TRAORÉ PREND SA RETRAITE SPORTIVE ET NOUS PARLE DE SON FUTUR PROJET !

5 juillet 2022
JV retraite

Salut Jean-Victor,

Tu viens de prendre ta retraite de joueur professionnel il y a quelques semaines, quel est ton état d’esprit aujourd’hui ? As-tu réussi à prendre un peu de recul sur tout ça ?

Salut Arthur,

C’est assez spécial mais en fait j’ai l’impression que je n’ai pas arrêté.

Cette fin de saison de saison c’était un peu comme la fin d’un film ou d’une série, avec beaucoup d’intensité et de suspense.

Normalement, après chaque fin de saison, il y a comme un vide mais cette année, ça n’a pas vraiment été le cas pour moi. Il y avait tellement de tension que je me rappelle avoir fini le dernier match, soufflé un grand coup et me dire : « ça y est, on est maintenu » et là j’ai commencé à sourire.

Après cela, je n’ai pas arrêté du week-end. J’étais en famille, donc pas vraiment le temps de se poser ! Lundi est vite arrivé, j’ai déposé les enfants à l’école et j’ai directement appelé Maxime Bézin (Coach de Lille) pour lui demander où en était le recrutement de la saison prochaine.

Il pensait que j’allais vouloir prendre quelques jours pour souffler mais en fait pas du tout.

Je lui ai dit « Max, je suis dispo maintenant et c’est maintenant qu’il faut bosser donc on y va » (rires).

Mon état d’esprit est donc bon, notamment grâce au sentiment que j’ai de ne pas m’être arrêté pour l’instant. Je suis en train de prendre mes marques et le fait d’enchainer avec ce nouveau challenge me permet de garder un certain rythme.

Même si tu as justement ce sentiment de ne pas t’être arrêté, est ce qu’il y a quelque chose qui va te manquer dans ton quotidien de sportif pro ?

Je pense que c’est assez compliqué à dire pour l’instant parce que c’est encore assez frais, mais je sais que, comme pas mal d’anciens joueurs, je n’ai plus forcément envie de me faire mal avec des contraintes d’entrainements trop lourdes, d’aller toujours chercher des choses très cardios et d’avoir les jambes lourdes le lendemain (rires) ! Après, je sais aussi que je suis conditionné à tout ça donc on verra bien.

J’ai l’impression que j’aurai moins de contraintes aussi. Typiquement, je jouais au foot avec des amis un week-end et je me suis dit que je pouvais m’amuser sans pour autant craindre la blessure et donc craindre pour mon emploi. Avoir une petite douleur et se dire que ce n’est pas grave de ne pas la faire soigner tout suite !

Concernant le rythme de vie, ça me change un peu aussi. Par exemple, si je me couche plus tard un soir, je ne vais pas forcément culpabiliser parce que je me sens moins bien le lendemain. Disons que ça ne va pas m’impacter de la même manière professionnellement parlant.

Mais il va quand même falloir que je trouve un rythme entre mes nouvelles obligations, ma famille. Mais je ne m’inquiète pas, je vais apprendre à m’y faire tranquillement.

J’imagine qu’après notamment cette fin de saison, tu pars avec plein de beaux souvenir en tête.

Si tu devais en citer un, quel serait le souvenir le plus marquant de ta carrière ?

Franchement, des souvenirs j’en ai des tonnes ! Des bons comme des moins bons d’ailleurs. Mais je crois que si je ne devais en garder qu’un, ce serait le dernier match de cette saison.

On avait beaucoup de pression, quand ça se passe comme ça. Tu ne joues pas seulement pour toi ! Tu portes un club, tu portes l’avenir de personnes, des emplois.

Ce n’est pas la même chose qu’un match ordinaire.

A titre personnel, c’était aussi particulier. Des membres de ma famille avaient fait le déplacement d’Afrique du Sud pour venir me voir jouer, des écoles étaient venues pour voir notre match. Le club avait mis de gros moyen et je ne voulais surtout pas que la fête soit gâchée par une descente.

J’ai également pu rentrer sur le terrain avec mon fils pour faire la présentation des équipes, ce qui était une grande première. Et le dénouement a été celui espéré, donc ce que j’ai ressenti après ce match-là, c’était vraiment particulier. Je ne pense pas que je pourrai un jour oublier ça.

Effectivement, ça doit être des émotions exceptionnelles à vivre d’autant plus que l’histoire se termine bien pour le club et pour toi.

Et pour la suite ? Je sais que tu as prévu de rester au club de Lille. Est-ce que tu peux m’en dire un peu plus à ce sujet ?

Oui j’ai décidé de rester au club.

C’est quelque chose qui était déjà prévu, j’avais en quelque sorte déjà signé avant la fin de ma carrière sportive.

Je vais donc occuper le poste de manager général. Le but va être de chapeauter les opérations et d’avoir une réflexion de fond sur les choses à garder ou à améliorer.

Aujourd’hui, je suis beaucoup sur le sportif avec la construction de l’équipe mais le but est de voir le projet du club sur du long terme. Je ne parle pas seulement de l’équipe pro mais aussi du centre de formation ou encore de la structure même du club, avec par exemple l’amélioration du service communication.

Je vais aussi être beaucoup en contact avec les salariés du club et je trouve ça très intéressant de voir qu’on voit les choses différemment quand on est sur le terrain ou dans les bureaux. Donc on essaie de mettre des choses en place et on échange beaucoup.

Je me rends compte que, venant du terrain, certaines choses me paraissent normales alors que pour eux pas forcément et inversement.

C’est un vrai contraste mais je pense que cet échange est vraiment enrichissant pour nous et le club.

Le but c’est de prendre le temps de faire des choix pour l’avenir du club dans sa globalité.

 

Un échange d’expérience qui semble t’être très bénéfique !

Est-ce que tu t’es préparé à cette après-carrière ? Je sais que tu te formes et que tu es passé par un bilan de compétence via notre partenaire MGS c’est ça ?

Tu sais, j’ai un parcours assez atypique. Je ne suis pas passé par les centres de formations et autres parcours fédéraux.

J’ai commencé le basket tard et ce sont souvent des gens qui ont fait des paris sur moi pour me permettre de gravir les échelons. Mais je pense que ça m’a appris beaucoup de chose, notamment le fait de toujours penser à l’après.

A la base je voulais devenir kiné, j’ai des amis kinés et osthéos et c’est vrai que ces métiers-là m’attiraient beaucoup.

Mais du fait de ma carrière, j’ai pu observer beaucoup de style de management et il y a plusieurs fois où je me suis dit que j’aurais fait les choses différemment. Je pense que c’est de là qu’est venu mon envie de changer les choses de l’intérieur parce qu’en France, on a souvent tendance à critiquer mais sans vraiment vouloir aller au fond des choses.

Je me suis toujours dit que je voulais avoir un réel impact pour améliorer la condition des joueurs mais aussi mettre à profit ma connaissance du terrain et aussi des structures.

Donc j’ai commencé à me renseigner sur tout ça et c’est là que le projet avec Lille est né.

J’étais encore au Portel, il me restait une année de contrat, et Lille me proposait ce projet qui m’a plu et qui me tenait également à cœur parce que je me sentais redevable envers le club.

En plus, le projet professionnel que j’avais était plus adapté à un club comme Lille qui, structurellement parlant, est moins développé qu’un club évoluant en BetclicElite par exemple.

C’est à ce moment-là que je suis rentré en contact avec l’EM Lyon. C’était vraiment le bon moment parce que je cherchais un programme de formation et leur programme de management général correspondait à ce que je cherchais.

Ça fait maintenant un an et demi que je suis cette formation et elle me permet d’acquérir des connaissances que je vais pouvoir appliquer dans mon activité dès aujourd’hui.

Ensuite, je suis effectivement passé par un bilan de compétences avec MGS. J’avais déjà mon projet en tête mais j’avais aussi des doutes et j’avais besoin de trouver des réponses. Autant le dire tout de suite, cette expérience m’a apporté tout ce que j’en attendais, et même plus encore. Ça m’a permis d’y voir plus clair et plus qu’un bilan de compétences, ça a été un vrai accompagnement qui m’a permis d’être sûr que je m’engageais sur la bonne voie.

Pour finir, est ce que tu aurais un conseil à un joueur qui voudrait commencer à penser à son après carrière ?

Je pense que je lui dirais vraiment d’effectuer un bilan de compétences. Mais pas un bilan classique, je pense qu’il est important qu’il soit fait par des gens qui connaissent notre condition de basketteurs professionnels, qui sont capables de nous guider, tout en connaissant ce qui fait notre spécificité en tant que joueur et qui seront capables de l’adapter à un autre domaine professionnel.

Merci pour cet échange Jean-Victor, le SNB te félicite pour ta carrière et surtout te souhaite beaucoup de réussite pour la suite.

Au plaisir de te revoir chez toi à Lille !

CONTACTS
UTILES

Julie Campassens

j.campassens@snbasket.com
06 60 86 12 23

Arthur Daroux

a.daroux@snbasket.com
06 59 17 98 26

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