/OVERTIME/ Arnauld Thinon arrête sa carrière et intègre le staff du Stade Rochelais Basket!

26 juillet 2023
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C’était annoncé, Arnauld Thinon a pris sa retraite de joueur professionnel à la fin de cette saison avec le Stade Rochelais. Saison qui s’est terminée sur une très belle note puisque Arnauld, capitaine de la Rochelle, et son équipe ont obtenu le maintien en Pro b, une première dans l’histoire du club.

 

Arnauld tire donc sa révérence après 19 saisons professionnelles entre NM1 et ProB, 4 clubs différents et 528 matchs joués.

Il a accepté de revenir sur cette dernière saison et son futur poste de « Chargé des opérations basket » au Stade Rochelais.

 

Salut Arnauld,

Comment vas-tu ? Tu as pu prendre un peu de repos après l’annonce de ton départ en retraite ?

 

Je me sens bien donc à ce niveau là aucun souci (rires) ! Les blessures m’ont laissé tranquille sur la fin de la saison et c’est assez cool car j’avais quand même à cœur de finir sur les terrains.

 

Mais, je n’ai pas eu forcément de repos (rires) parce que j’ai enchainé directement avec le staff du Stade Rochelais.

J’ai quand même eu quelques jours de repos, Aymeric a été sympa avec moi là -dessus.

Après, c’était une très bonne chose d’enchainer car il fallait que la transition avec Pierrick, son précédent assistant, se passe au mieux. Nous aurons sûrement l’occasion de revenir là-dessus lors de tes prochaines questions mais comme je vais récupérer la plupart des missions dont il était chargé, il était important qu’il puisse me briefer avant son départ.

Comme je vais faire partie du staff, je devais forcément être présent sur les réunions recrutements ou encore logistiques et les choses se sont finalement faites naturellement.

J’étais quand même encore joueur jusqu’à fin juin et je me voyais mal arriver début juillet en disant « Salut les gars, je n’ai rien préparé et je ne connais rien mais on y va ! »

 

Effectivement c’est quand même mieux d’arriver préparer (rires).

Surtout que tu sors quand même d’une longue saison qui a été particulière.

 

Oui, cette saison a quand même été très frustrante pour moi avec toutes ces blessures et ces rechutes. C’était compliqué de ne pas pouvoir aider l’équipe.

Nous avons acquis cette montée sur le terrain l’année dernière et c’était juste incroyable.

Donc l’objectif que nous nous étions fixés avec Aymeric c’était vraiment que pour ma dernière saison je puisse passer un maximum de temps sur le terrain pour pouvoir aider l’équipe à se maintenir.

Malgré un début compliqué, ça s’est vraiment très bien terminé et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir que ce soit sur les matchs ou les entrainements.

Finalement, nous avons réussi à nous maintenir à 3 journées de la fin donc l’objectif a été atteint.

 

J’imagine que ça a dû être une grosse fierté pour toi d’avoir réussi ce projet…

 

Je suis arrivé à la Rochelles il y a 4 ans avec le projet de faire monter et de maintenir le club en Pro B. Il y a des gens qui m’ont regardé et qui m’ont pris pour un fou (rires).

Mais j’avais senti que le projet du stade rochelais était très bien construit, ça m’a inspiré et aujourd’hui on y est !

Donc oui, il y a quand même un peu de fierté à avoir réussi à aller au bout, d’autant plus que certaines personnes n’y croyaient pas forcément.

 

Le stade rochelais est d’ailleurs le premier club à obtenir le label LNB dès sa première année en ProB. Lors de ta signature, tu savais que le club avait de grande ambition ?

 

Alors je vais franc, quand je suis arrivé la première année, j’ai quand même eu un tout petit peu peur. Il y avait les infrastructures mais l’équipe que nous avions n’était pas forcément au niveau auquel je m’attendais.

Je pense que ce qui a tout changé, c’est l’arrivée d’Aymeric. Le stade avait ses objectifs mais il a rendu ça concret grâce à sa connaissance du jeu et du basket en général.

Il a permis au club de se structurer, de se professionnaliser. C’est quelque chose qu’il y avait déjà au rugby mais pas encore à ce moment-là côté Basket.

De toute façon, ça fait 4 ans que je dis à tout le monde ici que la meilleure recrue du stade Rochelais, c’est Aymeric Janneau (Rires).

 

C’était quand même un dernier beau challenge pour toi.

As-tu réussi à prendre du recul sur ta carrière notamment pendant cette dernière année ?

 

Le fait de savoir que ça allait être ma dernière saison m’a vraiment aidé par rapport à ça, j’ai pu prendre mon temps pour l’intégrer.

Honnêtement, je suis plutôt fier de ce que j’ai accompli. Personne ne me prédisait un avenir dans le basket mais moi je me suis accroché à ce rêve d’être professionnel et même si ça aurait pu ne pas fonctionner, j’y suis arrivé.

 

Tu vas donc assister Aymeric que nous connaissons bien au SNB puisque je rappelle qu’il a quand même été Président ! (Rires)

Quels vont être tes missions exactement ?

 

C’est ça ! Le poste exact c’est « Chargé des opérations basket ».

Je vais donc m’occuper de la logistique chez les pros et également de notre futur centre de formation. Concrètement, aujourd’hui, je suis par exemple dans de la recherche d’appartement ou encore sur l’accueil des nouveaux joueurs et le départ de certains.

Je fais également partie de la cellule de recrutement.

Pour ce qui est des missions quotidiennes, je pense que je vais forcément beaucoup échanger avec le staff et gérer au jour le jour les différentes problématiques.

 

L’objectif était aussi de profiter du fait que je vienne d’arrêter pour être proches du terrain et des joueurs, d’autant plus que je connais encore la plupart d’entre eux. Mais tout n’est pas encore défini, le but étant de se répartir la charge de travail notamment avec Aymeric.

 

Et penses-tu qu’en tant qu’ancien joueur tu vas pouvoir appréhender ce poste de manière différente ?

 

Pour moi, c’est là où je peux vraiment amener ma vision des choses sur le poste. Le fait d’avoir été un joueur encore l’année dernière me permet de connaître les attentes des gars mais aussi d’être un vrai relais d’information entre le staff et l’équipe.

Je connais leurs besoins ou envies mais aussi les choses sur lesquelles ils peuvent abuser (rires) donc ça va même dans les deux sens.

Apporter ma vision sur ce poste est de toute façon une des raisons qui m’a encouragé à prendre ce poste.

 

C’est aussi gratifiant de pouvoir apporter et transmettre ce que tu as appris.

Comment ce projet s’est matérialisé pour toi ? Ça faisait partie du plan en signant au Stade Rochelais.

 

Tout a commencé lors d’une discussion avec Aymeric il y a deux ans.

Nous échangions sur ma re signature en tant que joueur et la discussion a bifurqué sur le fait de continuer à travailler ensemble même une fois ma carrière terminée. Chose à laquelle j’ai tout de suite été sensible.

Et c’est de là que nous nous sommes posé la question de la formation, parce que c’était quand même nécessaire (rires).

Nous étions en NM1 à l’époque, donc nous avons commencé à regarder les formations et c’est à ce moment-là que je me suis inscrit au DU de directeur sportif via le SCB (Syndicat des coachs) à Grenoble que j’ai fait en même temps que la saison dernière.

Aymeric a tout de suite accepté, même si cela nécessitait que je rate deux jours d’entrainements par mois. Finalement, j’ai eu mon DU en même temps que la montée en ProB avec le stade. C’était une fin d’année chargée ! (Rires)

 

Comment as-tu échangé avec le staff et tes coéquipiers à ce sujet ?

 

Pour ce qui est du staff, nous en avons finalement très peu parlé puisque c’est Aymeric qui a géré ces discussions là avec eux.

Pour ce qui est des joueurs, j’en ai surtout parlé avec Gaëtan (Clerc) et pour les autres, ils ont tout à fait compris.

En même temps, je partais pour ma formation et j’avais la validation du club donc à partir de là, personne n’a jamais émis le moindre doute.

J’ai même envie de dire qu’ils étaient plutôt contents que je parte car j’étais souvent en formation le lundi et mardi ce qui fait que le mercredi j’apportais toujours le petit déjeuner à l’entrainement du matin pour me faire pardonner de ne pas avoir été là (rires).

 

Tu achetais donc leur silence avec des viennoiseries ? (Rires)

 

C’est exactement ça ! (Rires)

 

J’ai l’impression qu’il peut parfois s’agir d’un sujet sensible dans certains vestiaires non ?

 

Je pense que ça dépend vraiment des joueurs mais il est vrai que certains ont du mal à parler de l’après. Je crois qu’au fond ça nous fait tous un peu peur (rires).

Mais je trouve que depuis quelques années, on en parle quand même beaucoup plus et je dois dire que le SNB aide beaucoup à ça, notamment pour aborder l’après et les formations qu’il est possible de faire pendant sa carrière.

Pour moi, la parole se libère vraiment sur ce sujet-là. J’ai vraiment le sentiment qu’on en parle beaucoup plus qu’au début de ma carrière.

 

Pour te donner un exemple, au stade, j’ai passé mon DU la saison dernière. Gaëtan va être diplômé de l’EM Lyon, Victor Diallo est en Bachelor en école de commerce et Jérôme Sanchez va commencer une formation lui aussi.

Je trouve ça génial qu’aujourd’hui les joueurs puissent se former pendant leur carrière même si c’est vrai qu’il faut s’accrocher et être bien organisés !

Cette année, j’ai eu un échange là-dessus avec les espoirs du stade. Forcément eux me disaient qu’ils ne voulaient faire que du basket. Ils ne se rendaient pas compte de la chance qu’ils avaient d’avoir des études accessibles pendant leur carrière.

Pour moi, c’est à cet âge-là qu’ils devraient se pencher sur les études car j’ai vu à quel point c’était compliqué du reprendre plus tard, avec une famille et une carrière sur les rails.

Malheureusement, ce n’est pas toujours facile à leur faire comprendre.

 

C’est clairement l’un de nos plus gros défis au SNB.

Tu parlais de famille, quelle place a eu la tienne dans ton projet de formation ?

 

J’ai la chance d’avoir une femme qui accepte beaucoup de choses et qui gère pas mal aussi.

Nous en avons discuté ensemble et ce n’était vraiment pas une période simple puisqu’on a deux enfants mais il y avait aussi ma saison, la maison que nous étions en train de faire construire et à tout ça se rajoutait mon diplôme.

Mais elle a compris que c’était pour mon avenir et m’a supporté à 100%. Elle a géré énormément de choses pour que je puisse envisager mes études et ma saison le plus sereinement possible et pour tout ça je lui suis très reconnaissant. Je dois reconnaitre qu’Amandine a vraiment été géniale.

 

C’est génial que tu aies pu être autant soutenu. D’où l’importance de l’entourage dans la gestion de sa carrière !

Pour revenir à ton environnement professionnel, tu as pu et va expérimenter la proximité avec le stade rochelais rugby, comment vois-tu une telle structure et quelle différence en termes de professionnalisme as-tu pu remarquer ?

 

Ce qui saute aux yeux en premier, c’est la différence de staff, que ce soit sportif ou encore administratif.

Côté sportif par exemple, tu as un directeur général, un directeur sportif, un manager de l’équipe pro, des entraineurs spécifiques pour chaque phase de jeu… C’est comme si nous avions au basket un coach, un entraineur des meneurs, puis un pour les arrières et un autre pour les intérieurs ou encore, un entraineur pour l’attaque et un autre pour la défense.

 

Au basket les clubs se structurent mais on est encore bien loin de tout ça.

Je pense que les gros du travail sur la structuration des clubs devra donc se faire sur les staffs.

 

Ensuite, je pense que l’amélioration des infrastructures sera aussi primordiale.

Au rugby ils ont tout sur place. Le centre d’entrainement, qu’ils nous mettent à disposition, contient tout ce qui peut valoriser la performance des joueurs que ce soit médical, sportif ou bien-être.

Par exemple, ils ont la capacité de faire directement passer des échos dans leur pôle médical sans avoir à passer par une clinique ou autre.

 

C’est intéressant car aujourd’hui on parle beaucoup de la comparaison entre la France et l’étranger notamment sur des problématiques de formations des jeunes talents et un des sujets qui revient le plus ce sont les différences de staffs et d’infrastructures autour de leur projet.

 

Tu vois pour te donner un exemple, cette année via le rugby j’ai pu avoir accès à leur préparateur physique qui n’est dédié qu’aux blessés et aux retours de blessures. Alors ils ont des préparateurs physiques pour tout (rires) et ont beaucoup plus de blessés à gérer que nous mais c’est quand même exceptionnel !

 

C’est sûr, surtout venant du basket ou pendant très longtemps on a eu du mal à avoir un préparateur dédié au groupe professionnel !

Pour conclure cette interview, est-ce que tu souhaitais parler d’un sujet en particulier ou transmettre un message ?

 

Écoute, nous en avons déjà parlé mais je voudrais insister sur le faire de se former le plus jeune possible.

Si les jeunes peuvent le faire dès les années espoir, ce ne pourra être que bénéfique, ce sera plus facile et cela leur permettra d’envisager l’avenir beaucoup plus sereinement.

Reprendre à 30 ans passés avec une famille, ça se fait mais c’est vraiment beaucoup plus compliqué à gérer.

 

A nous de prêcher la bonne parole chez ces jeunes joueurs pour qu’ils en prennent conscience le plus rapidement possible !

Merci pour cet échange Arnauld, je te laisse y aller et j’en profite pour te souhaiter, au nom de l’équipe du SNB, beaucoup de réussite dans ton futur projet.

A très bientôt du côté de La Rochelle !

 

📸 Stade Rochelais

 

 

 

 

 

 

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UTILES

Julie Campassens

j.campassens@snbasket.com
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Arthur Daroux

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